Revoir la Normandie de Simenon : Deauville

En cette fin de moi d’août, je profite de l’invitation de la mairie de Deauvile à l’inauguration d’une plaque commémorant le séjour de mon père dans cette ville en 1931 pour visiter les différentes villes normandes où il a séjourné.

Vendredi 23  août: Deauville, avec pour m’accompagner, La France de Simenon en images de Michel Lemoine et Claude Menguy, dont je cite ci-dessous (en noir) des extraits concernant ces villes.

 


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Mondanités à Deauville

En août 1931, Simenon se rend à Deauville à bord de l’« Ostrogoth » pour procéder le 15 à une séance de dédicaces à la librairie Hachette, en face du bar du Soleil, sur des planches.

Deauville: plaque Simenon

Deauville: plaque Simenon dévoilée le 23 août 2013 au Bar du Soleil

Deauville: John Simenon à l'emplacement de la signature de son père le 15 août 1931

Deauville: moi-même à l’emplacement de la signature de mon père le 15 août 193

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il connaissait cependant déjà la cité balnéaire dont il avait évoqué l’ambiance dès les romans populaires.

« Tous deux parcouraient lentement la plage qui fourmillait d’une multitude aussi bigarrée que possible.
Quelques groupes installés sur le sable constituaient de véritables attractions que les promeneurs se désignaient.
— Vous avez vu, là-bas, à gauche ?… C’est Rothschild… Est-ce ainsi que vous l’imaginiez, vous ?…
— Et la femme qui est avec lui ?
— Chut !… Je vais vous raconter… […]
Bien peu de gens se préoccupaient de la mer dont l’ourlet blanc venait lécher le sable en clapotant. […]
Morsan se trouva entraîné par le secrétaire vers une extrémité de la plage où un certain nombre de baigneurs s’étaient installés, entourés de tentes multicolores.
La foule, comme Mornier l’avait annoncé, ne cessait de défiler et là plus que partout ailleurs on chuchotait des noms, celui d’un peintre à la mode dont les toiles se vendaient deux cent mille francs, d’une danseuse de music-hall, de certains financiers…
La première personne que Morsan aperçut fut le banquier Reiswick dont tout le monde se fût moqué s’il n’eût été colossalement riche.
Sortant du bain, il avait revêtu un peignoir rouge et, assis sur le sable, il l’avait laissé glisser jusqu’à ses reins, découvrant son torse gras et velu, les bourrelets de son dos, un ventre ridicule.
Sa tête à bajoues, son crâne luisant complétaient ce tableau auquel la pourpre du vêtement donnait un faux air de paradis [sic ? ] d’empereur romain.
Autour de lui, d’autres personnages jeunes et vieux étaient installés, guère plus vêtus.
La mode n’était-elle pas aux bains de soleil ? »

Christian Brulls, La Figurante

 

 

Deauville: le Bar du Soleil

Deauville: le Bar du Soleil

Deauville: le Bar du Soleil

Deauville: le Bar du Soleil. Photo J. Simenon, août 2013

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une arrestation à la Potinière

« Midi. Une journée splendide. Un soleil éclatant et la mer d’un bleu méditerranéen.
Il est impossible de trouver une chaise à la Potinière et l’on voit des gens très sélects s’asseoir par terre entre les tables.
On ne prend plus garde aux messieurs d’une élégance un peu lourde qui vont et viennent et à la présence desquels on a fini par s’habituer. […]
Mais est-ce qu’on arrête un homme sans bruit à midi, en pleine Potinière ?
Jarry, cependant, s’est assis sur une chaise laissée libre par une dame effrayée. Il fait un signe au garçon, qui hésite à s’approcher.
C’est un policier qui se décide à s’avancer.
— Veuillez me suivre ! lui dit-il. Remettez-moi vos armes… […]
Une voiture vient de s’arrêter à cinquante mètres. Elle ne peut pas s’approcher davantage, à cause des tables et de la foule ».

Christian Brulls, L’Amant sans nom

Deauville: la Potinière

Deauville: la Potinière

Deauville: la Potinière

Deauville: la Potinière, Photo J. Simenon, août 2013

 

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